En effet, alors que le milieu de la finance a d'ores et déjà plus ou moins escompté la sortie grecque, alors qu'un géant comme Citigroup la prévoit pour Janvier 2013, alors qu'un tel évènement absolument sans précédent (la sortie d'un pays membre d'une union monétaire) provoquera un choc où le P.I.B. de l'ensemble des nations de l'Union chutera de 4 à 5%, alors que cette secousse sera comparable à la faillite de Lehman Brothers à l'automne 2008... l'été 2012 ne se passera pas sans des répliques espagnoles dont l'amplitude exerceront sur l'Union des ravages autrement plus dévastateurs que ceux produits par la pauvre petite Grèce. La fuite des capitaux hors de l'Espagne est ainsi le sujet brûlant de l'actualité et l'amuse-bouche grec cèdera bientôt la place au plat de résistance que nous servira la cinquième économie européenne et douzième mondiale.
L'Union pourra toujours sauver la Grèce dont l'économie ne "vaut" que 220 à 240 milliards d'euros, elle serait quasi éternellement en mesure d'y injecter 10% de son P.I.B. afin de la soutenir. Mais elle en sera incapable vis-à-vis de l'Espagne. Car l'Espagne est tout bonnement trop massive pour être sauvée ! Les statistiques sont effectivement d'une tout autre ampleur. L'établissement financier et troisième banque nationale qui vient d'être nationalisée, Bankia, a un besoin vital d'un minimum de 20 milliards d'euros tandis que la première banque du pays, Banco Santander, vient d'être dégradée par Moody's en même temps que seize autres. L'immense région catalane a tout récemment appelé au secours le gouvernement de Madrid afin de payer ses dettes. Le chômage à 25%, les ventes de détail qui plongent de 10% en une année, la récession qui s'installe et qui devrait s'accentuer, la bourse de Madrid qui a perdu plus de la moitié de sa capitalisation depuis 2007. Et l'Espagne qui doit aujourd'hui se financer sur les marchés au taux fatidique de 7%, celui-là même ayant déclenché les aides d'urgence européennes envers l'Irlande et la Grèce. Nul pays ne peut en effet survivre en s'acquittant d'un intérêt de 7% sur sa dette.
En dépit des allégations du chef de l'exécutif espagnol, Mariano Rajoy, qui assure que son pays s'en sortira seul et malgré des turbulences bancaires risquant d'effondrer à leur passage ce qui reste d'activité économique. Car l'Espagne ne fera pas exception à une règle qui veut qu'une implosion d'une bulle immobilière soit toujours suivie par une violente crise bancaire. En toute logique. Pourtant, les prescriptions de Docteur Merkel restent invariables: austérité, économies budgétaires, augmentation du chômage, baisse des salaires et ce jusqu'à ce que la compétitivité soit supposée refaire son apparition. Après les Grecs, après les Irlandais, après les Portugais, après les Italiens... avec le succès que l'on sait, il n'est cependant pas sûr que les Espagnols obtempèrent.
Et là peut être le sens de l'attitude de Rajoy. Après tout, l'Espagne bénéficie d'une économie digne de ce nom, d'une industrie ayant fait ses preuves dont les exportations vers la France, vers l'Italie et même vers la Grande Bretagne constituent près d'un tiers de son P.I.B.. Les horizons espagnols dépassent largement du reste le cadre européen pour déborder et s'imposer à travers l'Amérique Centrale et du Sud et même parmi l'immense communauté hispanique des Etats-Unis. "Y a-t-il une vie après l'Euro et sans l'Euro" est en tout cas une question que posent de plus en plus - quotidiennement et publiquement désormais - l'élite des économistes, des experts et même des politiques de ce pays. Et voilà ce qui pourrait expliquer les certitudes de Rajoy, confiant que son pays ne tombera pas dans le même gouffre que la Grèce. Le retour d'une Peseta dont la forte dévaluation doperait une économie espagnole n'est plus un tabou.Si la Grèce sera inéluctablement chassée de l'Euro, il est fort probable que l'Espagne ne décide unilatéralement et volontairement de le quitter.
"How can I know what I think until I read what I write?" – Henry James
There are a few lone voices willing to utter heresy. I am an avid follower of Ilusion Monetaria, a blog by ex-Bank of Spain economist (and monetarist) Miguel Navascues here.
Dr Navascues calls a spade a spade. He exhorts Spain to break free of EMU oppression immediately. (Ambrose Evans-Pritchard)
domingo, 3 de junio de 2012
Hunffington post
En hunffington post en francés, Michel Santi nos die que fuera del euro tenemos vida: (aunque ni por un segundo creo que Rajoy lo va a hacer col unitariamente)
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2 comentarios:
España debe provocar la ruptura del Euro, no la salida unilateral, sino la completa ruptura del Euro.
Para España el peligro principal de la salida del Euro en solitario son las presiones a las que se nos sometería por parte de Alemania y quizás el resto de Europa y desde luego de Estados Unidos y el resto de la comunidad internacional a la que la rotura del Euro afectaría (nadie sabe como exactamente).
La rotura completa del Euro significaría que no nos quedaríamos solos después de la salida y la incertidumbre de la salida se vería enormemente mitigada.
El proyecto europeo es ciertamente importante y desde el punto de vista de España sería preferible que el proyecto de unificación progresase de forma rápida y nos llevase a una unión económica completa con el resto de Europa lo que incluiría mecanismos de convergencia, transferencias, etc.
Esto es claramente una utopía y lo único que se está barajando es la mal llamada “unión fiscal” que la Sra. Merkel definió como una “unión de estabilidad” y que lo único que propone es que los estados, de forma voluntaria, cedan soberanía sobre sus presupuestos a una entidad europea. Al igual que se cedió la soberanía monetaria ahora pretende Alemania que se ceda la soberanía fiscal.
Alemania quiere que cambiemos la herencia por un plato de lentejas.
A cambio de que rindáis la soberanía fiscal os “rescataremos”.
Rajoy hace bien en resistirse al “rescate” que ya sabemos a donde lleva: mayores impuestos (preferiblemente los indirectos que afectan menos a los más ricos), recortes de gastos del Estado –reducción de pensiones, aceleramiento del retraso de la edad de jubilación, recortes de la duración y prestaciones de desempleo, recortes en los servicios sanitarios gratis e implantación de copagos sustanciales, mayores recortes de sueldos de funcionarios-, privatizaciones, rebajas de salarios, etc. En otras palabras empobrecimiento generalizado de la población que lleva inevitablemente a contracción masiva de la actividad económica, crecimiento del paro e imposibilidad de mejorar el déficit fiscal que era lo que se pretendía con todo el ejercicio de austeridad.
Con un paro del 25% que está creciendo con fuerza el “rescate bienintencionado" de nuestros “socios” hará que la situación se haga insostenible, con un paro que podría llegar al 30% y con una actividad económica deprimida por lustros. Ante este panorama totalmente cierto si se acepta el rescate casi parece imposible que la salida del Euro pueda ser peor que el rescate.
La mejor manera de salir del Euro es romperlo y así esto será un proyecto verdaderamente europeo donde no estaremos solos.
Estoy totalmente de acuerdo, salvo en que Rajoy este jugando lealmente. Por lo que he leído esta mañana, pide descaradamente "cesión de soberanía" . Le viene grande España.
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